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Libération

La folle envolée du palladium. Le cours du métal rare, prisé par l'industrie auto, flambe. La pénurie menace.

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publié le 24 février 2000 à 22h38

Jusqu'où grimperont les cours du palladium? Hier à Londres, ce métal

précieux de la famille des platinoïdes a atteint en cours de séance un nouveau record historique à 850 dollars l'once avant de finir à moins de 800 dollars. Il a gagné environ 80% depuis le début de l'année et vaut désormais près de trois fois plus cher que l'or. Le marché de Tokyo a même connu une telle frénésie d'achats hier, que la pénurie menace et que certaines ventes ont dû être suspendues. Et pourtant ce métal blanc et ductile (il peut être étiré sans se rompre) ne se porte ni en sautoir ni en solitaire, il ne sert qu'à fabriquer des pots catalytiques, des téléphones portables ou des alliages pour la dentisterie.

Cette brusque effervescence a deux causes: la concentration de la production en Russie où opacité, désorganisation et rivalités internes freinent les exportations; et l'augmentation constante de la demande, notamment dans l'industrie automobile. Ces deux mouvements opposés créent des tensions de plus en plus grandes sur un marché qui était jusqu'à présent relativement discret.

En gros, on a produit en 1999 quelque 8 millions d'onces de ce métal précieux dans le monde, dont 5 millions en Russie, un peu moins de 2 millions en Afrique du Sud et le reste en Amérique du Nord. En Russie, trois entités sont habilitées par les autorités à exporter du palladium: le combinat géant Norilsk Nickel (spécialisé dans le nickel, le cuivre et les métaux précieux), la Banque centrale, et la Réserve d'Etat (Goskh