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Libération

Les Américains lorgnent le FMI. Washington, profitant des divisions européennes, présente un candidat.

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publié le 24 février 2000 à 22h38

Profitant de la confusion dans les rangs européens, Washington a

décidé de briser le tabou des tabous au FMI. Un candidat américain s'est donc présenté au poste de directeur général du Fonds monétaire international, traditionnellement réservé à un Européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En contrepartie, selon la même règle non écrite, c'est toujours un Américain qui préside la Banque mondiale. C'est ce qu'on appelle «le modus vivendi de Bretton Woods», en référence au traité de 1944 par lequel ont été créé les deux institutions.

Or hier, le FMI a annoncé qu'il n'avait reçu jusque-là que deux candidatures, celle du Japonais Eisuke Sakakibara, ancien vice-ministre des Finances et celle de l'Américain Stanley Fisher, numéro deux du FMI. L'Allemagne, qui tente de son côté de pousser son candidat Caio Koch-Weser, a aussitôt fait part de son «étonnement» face à l'initiative de Stanley Fisher. Ce dernier assure actuellement la direction par intérim du Fonds, et y a pris goût. Soutenu par Larry Summers, le secrétaire au Trésor, il a donc joué sa carte.

Pendant ce temps, les pays européens pataugent sur ce dossier. Dès l'annonce du départ du Français Michel Camdessus, en novembre, les Allemands avaient lancé le nom de Caio Koch-Weser. Secrétaire d'Etat aux Finances, cet homme de 55 ans a la double nationalité allemande et brésilienne; il a en outre fait sa carrière à la Banque mondiale. Il avait donc, a priori, le profil adéquat pour le poste. Sauf que beaucoup de gens le