Genève, de notre correspondant.
L'équilibre se rétablit un peu. Par deux fois, dans la guerre de la banane et de la viande aux hormones, les Européens avaient perdu, face aux Américains. Hier, l'organe d'arbitrage de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) leur a donné raison contre les Etats-Unis. L'Union européenne se plaignait qu'en transitant par des paradis fiscaux et en bénéficiant d'un régime fiscal favorable, un quart des exportations américaines bénéficient d'un soutien indirect déloyal. L'OMC en a convenu, qui a estimé que la loi américaine qui autorisait les FSC (Foreign Sales Corporations) violaient les règles internationales. L'arbitrage rendu hier par l'OMC est donc une incontestable victoire de l'Union européenne, tant économique que politique.
Evasion fiscale. Bruxelles estimait que les Etats-Unis favorisaient l'évasion fiscale de leurs entreprises grâce à des sociétés-écrans installées dans des paradis fiscaux. Les affaires des grandes compagnies transitent fictivement par les îles Vierges, les Bermudes, Guam, pour être «réexportées» vers leurs clients finaux. Ce qui leur permet d'échapper totalement à l'impôt. L'affaire n'est pas totalement négligeable: les économies réalisées par des groupes comme Microsoft, Boeing, Kodak, Caterpillar ou General Motors correspondent à une subvention de quelque 2,5 milliards de dollars (plus de 16 milliards de francs). Selon son propre bilan annuel 1998, Boeing a épargné 130 millions de dollars (845 millions de francs) grâ