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Libération

A Morlaix, la FDSEA fauche la presse. Vendredi, elle a perturbé la sortie du «Télégramme de Brest».

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publié le 26 février 2000 à 22h35

Rennes, correspondance.

«Ce n'est pas seulement le Télégramme mais l'ensemble de la presse que nous avons voulu viser», précise Paul Lossouarn. Le membre de la FDSEA du Finistère parle au nom des agriculteurs qui sont allés manifester dans la nuit de jeudi à vendredi devant les locaux du Télégramme de Brest à Morlaix, empêchant la distribution de trois éditions du quotidien. «On ne comprend pas pourquoi il y a actuellement un tel déchaînement médiatique sur la sécurité alimentaire. Comme si on voulait faire peur à tout le monde et discréditer une profession.»

L'origine de cette fronde remonte au 13 février et la révélation par le quotidien breton d'une suspicion de vache folle détectée par les services vétérinaires du Morbihan. L'animal mal en point était soupçonné d'avoir échappé aux contrôles sanitaires avant d'atterrir dans un abattoir du département. «ESB: la bavure bretonne», titrait le journal. Déjà échaudés par les publications relevant l'inefficacité des Plans de maîtrise des pollutions d'origine agricole (PMPOA) et mettant en cause leur manque de bonne volonté en la matière, c'en était trop pour les agriculteurs.

«Des cas de vaches qui arrivent en boitant dans les abattoirs et des suspicions de vaches folles, il y en a régulièrement et on n'en parle pas tant qu'on n'a pas les résultats d'analyse, souligne Paul Lossouarn. Alors pourquoi cette fois, alors que tout était en règle, y a-t-il eu cette différence de traitement et si peu de place dans les journaux lorsque les