Le rendez-vous est immuable. Mais le contexte change. Tout
particulièrement cette année. Pour la première fois depuis longtemps en effet, les mondes paysan et urbain sont peut-être sur la voie de la réconciliation. Ce dimanche, les agriculteurs convergeront comme chaque fin février vers la Porte de Versailles, à Paris, pour faire admirer leurs bestiaux et leurs produits du terroir les plus appétissants. «Vitrine de l'agriculture», le Salon de l'agriculture est avant tout un «lieu de communication positive avec le public», comme aime à le dire Pascal Coste, le président du Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA).
Mais d'une édition à l'autre, le contexte varie. L'année dernière, les agriculteurs avaient beaucoup à se faire pardonner. Le Salon coïncidait avec la discussion sur la loi d'orientation agricole, et avec la renégociation de la politique agricole commune européenne. Afin d'intimider les politiques et de les convaincre plus sûrement de défendre leurs exigences, ils avaient eu recours aux tactiques traditionnelles. Saccage d'installations SNCF lors d'une chute des cours du chou-fleur et mise à sac du bureau de la ministre de l'Environnement, Dominique Voynet.
L'effet Bové. Pour l'édition 2000 de ce Salon, l'ambiance est tout autre. Point de dégâts, à part quelques coups de poing de producteurs de fruits et légumes, cet été, contre des grandes surfaces accusées de rogner leurs marges. Et le démontage du McDo de Millau, le 12 août. Mais pour l'opinion publique, ce