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Libération

L'Allemagne importera 30 000 informaticiens. Pour pallier le manque de main-d'oeuvre nationale dans ce secteur.

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publié le 28 février 2000 à 22h34

Berlin, de notre correspondante.

Ce que les Turcs ont fait dans les années 60, prêter leurs bras aux chaînes de montage de l'industrie allemande, Indiens et Russes sont invités à le reproduire, en prêtant cette fois-ci leurs têtes aux start-up du pays. Telle est du moins l'idée derrière la spectaculaire initiative lancée la semaine dernière par le chancelier Gerhard Schröder: ouvrir les portes de l'Allemagne à 30 000 informaticiens étrangers pour occuper les emplois vacants dans cette branche. Les universités allemandes n'ont pas vu venir le boom des technologies de l'information. En 1999, elles n'ont formé que 8 000 informaticiens. Selon l'organisation professionnelle Bitkom, il en manque 75 000 en Allemagne , et dans toute l'Europe entre 200 000 et 300 000. Pour combler ce trou, Schröder propose de faciliter l'immigration, pour quelques années, de 30 000 informaticiens des pays qui en sont riches comme l'Inde ou l'Europe de l'Est. Champion des formules médiatiques, il a déjà intitulé son initiative la «red green card» (carte rouge-verte, les couleurs de l'alliance gouvernementale social-démocrate et Verts), en référence à la carte verte délivrée pour travailler aux Etats-Unis.

Au moment où l'Allemagne compte près de 4 millions de chômeurs, cet appel à la main-d'oeuvre étrangère a choqué. Une telle «décision hâtive» peut être «une solution bon marché pour le patronat, mais a des conséquences graves pour les pays en voie de développement» a protesté Klaus Zwickel, président d