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Libération

En Bourse, deux France Télécom vaudraient plus qu'un. L'opérateur envisage d'introduire Wanadoo sur le marché.

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publié le 2 mars 2000 à 23h07

Michel Bon, le patron de France Télécom, aime jouer les vieux sages.

Il a «guetté les signaux envoyés par les marchés». Et, poussé par ces oracles, il «envisage» l'introduction en Bourse «de tout ou partie des activités Internet du groupe», a-t-il annoncé hier lors de la présentation des résultats 1999 du groupe, par ailleurs fort bons: pas moins de 18 milliards de francs de bénéfice net, record de France.

Après Telefonica, l'opérateur historique espagnol qui a introduit en Bourse sa filiale Internet Terra Networks en novembre, l'opérateur français pourrait ainsi voir ses activités cooptées en deux fois: d'un côté un France Télécom estampillé «vieille économie», limite ringard, avec la téléphonie fixe et tout ou partie du mobile, et, de l'autre, une filiale plus sexy susceptible d'affoler les investisseurs, avec entre autres le fournisseur d'accès à l'Internet Wanadoo et ses 1,2 million d'abonnés. Deutsche Telekom prévoit la même manoeuvre en avril avec son provider T-Online.

La raison? Pour développer ses activités sur le Net, et notamment à l'international, France Télécom a besoin de prendre le contrôle de sociétés high-tech. Or, la frénésie spéculative pousse les cours de ces dernières à des valeurs «ébouriffantes», selon le terme de Michel Bon. Ainsi, l'action de Terra Networks, la filiale Internet de Telefonica, a gagné plus de 1000% depuis son introduction sur le marché boursier. Et la moindre société affublée d'un «.com» atteint des sommets. «Acheter une de ces sociétés