Menu
Libération
Portrait

L'homme de Berlin contesté par les siens. Caio Koch-Weser a l'image d'un pâle fonctionnaire.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mars 2000 à 23h07

Berlin, de notre correspondante.

En Allemagne même, l'homme est encore si peu connu que son prénom est souvent écrit «Cajo», au lieu de «Caio». Les mauvais esprits ont ainsi eu vite fait de le tourner en «Ciao», à mesure que ses chances d'accéder au poste de directeur général du FMI semblaient s'éloigner. De tous les noms d'oiseau dont Caio Koch-Weser a été affublé depuis que l'Allemagne a lancé sa candidature, ce calembour est d'ailleurs parmi les plus gentils. Une vraie grêle de qualificatifs autrement moqueurs et condescendants s'est récemment abattue sur lui: «Fonctionnaire», «trop diplomate», «amateur», «trop consensuel»" ont lancé diplomates français ou américains à la presse, insinuant qu'il serait incapable de tenir tête à un Poutine ou à un chef d'Etat africain.

Carrière internationale. La campagne anti-Koch-Weser a pris d'autant mieux que l'homme reste ici un grand point d'interrogation. Son grand-père, Erich Koch-Weser, dirigeant du Parti libéral dans les années 1920, était bien plus connu: il fut plusieurs fois ministre et même vice-chancelier, avant d'émigrer après l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Caio Koch-Weser est ainsi né au Brésil, en 1944, sur la plantation de café familiale. Il a passé son bac en Allemagne et y a fait ses études d'économie, dans les universités de Münster, Berlin et Bonn, puis est reparti de l'autre côté de l'Atlantique. Entré à la Banque mondiale en 1973, il y a fait toute sa carrière, s'élevant jusqu'à l'un des postes de vice-président. C