Washington, de notre correspondant.
A l'ère de la mondialisation, la direction des grandes institutions internationales devient un enjeu politique et diplomatique crucial. Rien d'étonnant donc que le poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI), que Michel Camdessus a quitté fin février après treize ans de mandat, soit l'objet d'une empoignade spectaculaire entre les principaux acteurs de l'économie mondiale. Aujourd'hui, à Washington, les 24 membres du comité exécutif du Fonds, représentant les 182 Etats actionnaires, vont jeter leurs premiers votes indicatifs sur trois candidats en lice: l'Allemand Caio Koch-Weser (lire ci-contre), l'Américain Stanley Fischer et le Japonais Eisuke Sakikabara. Déjà les analystes prédisent qu'aucun des trois n'est en mesure de s'imposer, et qu'il faudra faire appel à un quatrième homme. Mais pas avant un long bras de fer qui menace de paralyser le FMI et de laisser des cicatrices diplomatiques, comme les batailles qui avaient entouré la nomination de Kofi Annan au secrétariat général de l'ONU en 1996, et celle du directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1998.
Complot américain. Lundi, Bill Clinton a fait savoir qu'il avait téléphoné samedi à Gerhard Schröder pour l'informer que les Etats-Unis ne soutiendraient pas Koch-Weser, actuel vice-ministre des Finances à Berlin. «Nous ne pensons pas qu'il ait le profil d'un candidat qui doit être respecté, avoir une stature internationale, et être en mesure de ralli