Le 37e Salon de l'agriculture se termine dimanche après un défilé de
politiques. Environ 600 000 visiteurs seront passés Porte de Versailles. Hier, Lionel Jospin a profité de son passage pour annoncer 150 millions de francs d'aides supplémentaires pour les conchyliculteurs et des pêcheurs. Le Premier ministre a aussi rencontré sous les caméras José Bové, qu'il n'a jamais cru bon de recevoir officiellement à Matignon. Au Salon, Lionel Jospin a dû faire ami-ami avec le leader de la confédération, comme l'avait fait avant lui Jacques Chirac, dimanche dernier.
L'effet Bové ne se mesure pas qu'à l'affluence devant le stand de la Confédération paysanne au Salon de l'agriculture. Dans le silence des campagnes, les choses changent et les syndicats traditionnels sont malmenés sous l'influence du discours du héros de Seattle. Déjà, le démontage du McDonald's de Millau, l'été dernier, a donné ses lettres de noblesse à la confédération. Le syndicat, marginal et encore peu représenté dans les chambres d'agriculture, recrute à tour de bras. Et même si aucun chiffre de progression n'est encore disponible, l'engouement se mesure aux cellules qui se montent dans les départements où la confédération n'était pas présente.
Dans l'Allier, le Var, la Sarthe, des sections sont créées par des militants restés longtemps dans l'ombre. «Traditionnellement, on se syndique au CDJA» (Centre départemental des jeunes agriculteurs), raconte Philippe Lafargue, un des créateurs de la section de la confédération