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Libération

A la Bourse de Milan, les délits ont la cote. La COB italienne dénonce la multiplication des délits d'initiés.

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publié le 6 mars 2000 à 23h03

Rome, de notre correspondant.

«J'ai l'impression que l'effervescence de la Bourse s'accompagne actuellement d'une effervescence de la criminalité économique.» Au risque d'affoler les petits épargnants, le président de la Consob (la Commission des opérations de Bourse italienne), Luigi Spaventa, vient de confirmer ce que nombre d'opérateurs susurraient depuis plusieurs semaines alors que la place de Milan est en pleine euphorie. «Ces derniers temps, a-t-il ajouté, les opérations sur les sociétés qui n'ont pas été précédées d'anomalies en termes de qualité et de prix ne sont pas très nombreuses.»

Le président de la Consob soupçonne qu'un certain nombre de titres ont été l'objet de manipulations de cours et de délits d'initiés. Rien qu'au cours de l'année 1999, la Consob a transmis trente dossiers à la justice. «Dans un marché qui réagit de manière très sensible et qui peut, par exemple, arriver à faire grimper un titre aussi imposant que celui de Fiat de l'ordre de 8 à 10% en une séance, il est plus facile de recourir aux pratiques malhonnêtes», explique-t-on dans l'entourage de Spaventa. A la Consob, on minimise l'importance des mesures à prendre pour redresser la situation: «Il n'est même pas nécessaire de s'en prendre aux paradis fiscaux: d'abord, parce que les délits d'initiés s'organisent généralement dans des délais très brefs et qu'il est techniquement difficile de placer et de retirer des sommes d'argent importantes aux îles Caïman ou à Monte-Carlo en 24 heures. Mais, s