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Libération

Le petit commerce monte en ligne. A Nanterre, e-boulangerie et e-quincaillerie.

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publié le 6 mars 2000 à 23h03

C'est une quincaillerie à l'ordonnancement rassurant. «Pintinov»,

peut-on lire sur la façade. Un descendant des Russes blanc? «Je m'appelle Alain Ninauve, précise le propriétaire. Le nom de l'entreprise vient de mon père qui voulait mêler peinture et Ninauve lorsqu'il a créé la maison, après la guerre.» Nous sommes à Nanterre, mais aussi sur le Net. Par la grâce d'une expérience pilote d'une vingtaine de jours, engagée par Pierre Creuzet, restaurateur et président de l'amicale des commerçants. A travers leur site (1), ceux-ci inventent un nouveau mode de consommation convivial, l'e-local. «L'Internet, au départ j'étais contre, et puis des jeunes d'ici m'ont fait évoluer», rassure l'instigateur, heureux de faire la nique aux grandes surfaces et autres start-up de l'e-commerce.

Des partenariats ont donc été signés, des boutiques sélectionnées, des écrans, claviers, unités centrales et web-cams attribués à chacun: «Au début, les commerçants trouvaient ça étonnant. Finalement, on a eu plus de demandes que de possibilités, alors il a fallu tirer au sort.»

Les heureux élus ont ensuite été formés, rapidement. Certains n'avaient jamais utilisé d'ordinateur. Comme Mme Jouatel, la boulangère de la rue Barbusse: «Moi, je suis née dans le pétrin.» Boulangère, et fille de. «Au début, tout ça, ça faisait un peu peur, je me disais: jamais ça va me rentrer dans la tête, et en fait, c'est tout simple. Avec ce système, on espère avoir des commandes qui viennent de loin, des bureaux de La Défens