La tension monte sur les marchés pétroliers et les cours aussi. Le
baril de Brent valait hier 29,22 dollars en fin d'après-midi après avoir atteint 29,56 dollars dans la journée, soit un nouveau plus haut niveau depuis janvier 1991. Trois événements ont alarmé des marchés déjà très tendus: une réduction de la production en Norvège (deuxième exportateur mondial) après des tempêtes en mer du Nord; des informations sur une grève générale au Nigeria (sixième producteur mondial); et surtout la confirmation de divisions croissantes au sein de l'Opep sur la stratégie à adopter pour ramener les cours du brut à un niveau jugé par tous comme «raisonnable» (20 à 25 dollars le baril).
Un responsable d'un pays de l'Opep a déclaré hier à l'AFP que le cartel allait procéder à une hausse modeste d'un million de barils par jour à partir d'avril, suivant en cela les recommandations faites la semaine dernière par l'Arabie Saoudite, le Venezuela et le Mexique. Une position condamnée hier par l'Iran qui, soutenu par l'Algérie et la Libye, rejette toute hausse de la production.
Entretien avec l'expert pétrolier Robert Mabro, directeur de l'Oxford Institute for Energy Studies.
Comment analysez-vous la situation actuelle du marché?
Les pays producteurs de pétrole sont paralysés. Pour trois raisons. D'abord parce qu'il leur est très difficile de prendre une décision qui va réduire leurs revenus. En mars 1999, quand ils ont décidé de baisser leur production, c'était un sacrifice, certes, mais ils espérai