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Libération

Une flambee peut cacher un krach. A Paris, comme ailleurs, la nouvelle économie fausse la donne.

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publié le 7 mars 2000 à 23h01

Il y a quelque chose de faussé à la Bourse. Voilà qu'elle se met à

fonctionner à deux vitesses au profit quasi exclusif des valeurs de la «nouvelle économie» (Internet, médias, hautes technologies). Entre le 31 décembre 1999 et le 3 mars 2000, sur les quarante champions du CAC 40, seuls quatorze groupes inscrivent des cours en hausse. Canal + a grimpé de 95,71% (hier, le titre a pris 9,65%!). En deuxième position, Lagardère avec une ascension de 92,78%, largement due au deal qui vient d'être signé avec" Canal Satellite.

Autant dire que les 26 autres membres du CAC 40 (tous liés à «l'ancienne économie») souffrent. Parmi eux, des entreprises aussi prestigieuses que la Societé générale (-9,52%), Pinault Printemps (-15,61%), Accor (-23,39%) ou encore Lafarge (-31,40%). Une véritable descente aux enfers qui n'a, théoriquement, pas de raison d'être: ces quatre-là, par exemple, réalisent des bénéfices, présentent des perspectives prometteuses et sont bien placées sur le marché mondial. La France n'est pas la seule à connaître ce «massacre à la Bourse»: le divorce entre «nouvelle» et «vieille» économie existe dans tous les pays. Aux Etats-Unis, de nombreuses valeurs phares chutent de 10% (General Electric), 15% (Ford, Coca-Cola), voire 20% (McDonald's, Procter & Gamble"). Et les responsables américains multiplient les mises en garde contre les valeurs fusées de la net-économie. Hier encore, Alan Greenspan, l'influent président de la Banque centrale américaine, et Arthur Levitt, présid