Berlin, de notre correspondante.
Cette fois, l'unité de compte est le billion: le millier de milliards. Le rapprochement annoncé hier entre la Deutsche Bank et la Dresdner Bank, respectivement première et troisième banques privées allemandes, devrait former la plus grosse banque mondiale, de très loin, avec un total d'actifs de quelque 2,5 billions de marks (8 400 milliards de francs). Plus de cinq fois le budget annuel de l'Etat fédéral allemand (479 milliards de marks cette année). De quoi aussi faire paraître modeste la tentative échouée de rapprochement BNP-Paribas-Société générale, qui n'aurait totalisé que 6,4 billions de francs d'actifs. L'addition Deutsche et Dresdner Bank formerait un colosse de 140 000 salariés (en partie menacés), 3 800 filiales et 10 millions de clients.
Direction bicéphale. Les deux établissements ont confirmé hier être en discussion avancée en vue d'une «ample coopération». Leurs conseils de surveillance ont été convoqués ce mercredi pour en entériner les formes. Une conférence de presse est annoncée jeudi pour dévoiler les détails. Selon la revue Manager magazin, qui la première, mardi, a fait état d'une possible fusion, les patrons des deux banques, Rolf Breuer pour la Deutsche et Bernhard Walter pour la Dresdner, ont déjà apposé leurs signatures au bas d'un pré-contrat. Nettement plus grosse, la Deutsche Bank imposerait son nom à l'ensemble; de son identité, la Dresdner sauverait son logo et la couleur verte qui la caractérise. Dans un pr