L'entêtement a une limite: le mur. Jusqu'au bout, le chancelier
allemand Gerhard Schröder croyait qu'il parviendrait à imposer son poulain Caio Koch-Weser, vice-ministre des Finances, à la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), poste vacant depuis la démission de Michel Camdessus. Après avoir vaincu les résistances françaises, italiennes et britanniques, il pensait pouvoir surmonter celles des Etats-Unis. Le vote consultatif, organisé au siège du FMI jeudi dernier, l'a convaincu que c'était impossible.
L'Allemagne présente donc aujourd'hui sa solution de rechange: Horst Köhler, 57 ans, actuellement président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Köhler est l'ancien vice-ministre des Finances d'Helmut Kohl. L'homme qui a négocié le traité de Maastricht et qui a travaillé à l'unification monétaire allemande. Le chancelier s'est résigné à opter pour un chrétien-démocrate.
Samedi, à Porto, Schröder a présenté son «plan B» à Antonio Guterres, Premier ministre du Portugal, le pays qui préside actuellement l'Union européenne. Puis, dans l'après midi, il a téléphoné à Jacques Chirac, qui s'est entretenu dans la foulée avec Lionel Jospin. Il est probable que Schröder a eu aussi le feu vert des Américains: on imagine mal qu'il ait pris le risque d'une seconde claque diplomatique.
L'annonce de ce changement de pied s'est faite en trois temps, hier. Le candidat malheureux Koch-Weser a annoncé à 10 heures et demie son retrait. Une heur