Les femmes du gouvernement déserteront solidairement l'hémicycle de
l'Assemblée chaque fois qu'un propos sexiste y sera prononcé, a annoncé hier Martine Aubry. La ministre de l'Emploi faisait notamment référence aux «critiques dont y est en permanence l'objet Dominique Voynet». Martine Aubry n'a pas non plus apprécié d'être traitée de «brute» à la tribune du congrès de Force ouvrière qui se déroule actuellement à Marseille. Elle a dit, hier, vouloir saisir les Chiennes de garde sur le sujet. «On ne peut pas laisser le tissu social être désintégré par le bon Jospin, la brute Aubry et le truand Notat», avait lancé mardi le délégué d'Aérospatiale. Si l'injure sexiste reste à démontrer, elle tombe au plus mal pour Force ouvrière, sous la pression d'une campagne des Chiennes de garde. Celles-ci ont sommé Marc Blondel de mettre la «question» à l'ordre du jour du 19e congrès. Très à sa manière, le patron de FO s'est à demi excusé de ses attaques contre Nicole Notat (en 1997, il avait accusé la secrétaire générale de la CFDT de «coucher avec les Premiers ministres successifs») ou des grossièretés des militants FO de Radio France, proférées l'an dernier contre Laure Adler («Tenancière de maison close»).
Néanmoins, les Chiennes de garde, qualifiées en passant de «réseau bon chic bon genre du XVIe arrondissement», n'ont pas obtenu satisfaction. «On ne viole pas une organisation syndicale» en lui imposant un débat de l'extérieur, affirme Marc Blondel, décidément féru de métaphores à car