Les internautes sont à la fête. En moins d'un an, le prix de l'heure
sur le Web s'est effondrée. Et, paradoxalement, les fournisseurs d'accès qui accumulent les pertes n'ont jamais eu autant la cote auprès des marchés financiers. Début 1999, quiconque voulait un accès à l'Internet devait d'un côté souscrire un abonnement et de l'autre payer à France Télécom ses heures de connexion au prix des communications locales. En avril, déboule l'Internet dit gratuit: l'internaute fait l'économie de l'abonnement, mais il paie toujours ses minutes de connexion (fin 1999, un tiers des internautes avait adopté cette formule). Etape suivante, à l'automne: des forfaits couvrant un certain nombre d'heures de Net, facture de téléphone comprise. Les forfaits 100 francs 20 heures font florès.
«Suicide». Nouveau rebondissement et nouvelle dégringolade des prix aujourd'hui: pour un forfait modique, l'internaute accro n'a même plus besoin de se rationner. Progrès pour l'internaute, mais régression pour le fournisseur d'accès, qui voit encore chuter ses recettes par abonné et s'éloigner ses perspectives de rentabilité" C'est le constat que l'on serait tenté de dresser à prime abord. A la veille de s'introduire en Bourse, Liberty Surf (accès gratuit) annonce sans sourciller 24,35 millions de pertes pour 6,14 millions de chiffres d'affaires en 1999 (Libération de mardi). Et encore, le fournisseur d'accès n'a pas encore sacrifié à la nouvelle mode de l'Internet illimité. Or, les nouvelles formules, dans