Marseille, envoyé spécial.
Une image restera du XIXe congrès de Force ouvrière, qui s'achève ce matin à Marseille: Emilio Gabaglio, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), lit son discours à la tribune. Il semble perdu dans le brouhaha. Autour de lui, les militants FO ne l'écoutent pas, procèdent au vote de confiance envers Marc Blondel ou vaquent à d'autres occupations. Marc Blondel est obligé de les rappeler à l'ordre. «A FO, dit le secrétaire général, on reçoit les invités correctement. Quand ils parlent, on les écoute.» Un silence poli et indifférent s'installe alors.
Pourquoi écouter le dirigeant d'une organisation qui, deux jours durant, a été vilipendée à la tribune? Déjà, en juin 1999, FO avait pris ses distances avec la CES. Seule entre toutes les organisations adhérentes, elle avait refusé de voter le rapport moral de la confédération européenne. A l'époque, des voix s'étaient élevées au sein de FO pour dénoncer une rupture avec la tradition du syndicat français, membre fondateur de la CES en 1973.
Repoussoir. Elles ont à nouveau tenté de se faire entendre à Marseille. Bernard Sohet, de l'Union départementale (UD) du Nord: «La construction européenne est incontournable. L'Europe est mieux qu'un mal nécessaire, nous ne pouvons avoir vis-à-vis d'elle un comportement uniquement contestataire.» Son plaidoyer «pour rompre l'hégémonie des syndicats chrétiens au sein de la CES» fait peu d'adeptes. Jacques Lemercier, dirigeant des postiers, a b