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Libération
Interview

Wolfgang Gerke, économiste, analyse le paysage bancaire. «Cette fusion n'est pas la fin de l'histoire»

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publié le 10 mars 2000 à 22h57

Wolfgang Gerke est professeur d'économie des banques à l'université

de Nuremberg. Comme la plupart des analystes allemands, il applaudit la fusion.

Pourquoi créer un tel champion bancaire allemand plutôt que de chercher des partenaires étrangers?

Sur le plan national, d'abord, de très gros effets de synergie vont pouvoir être obtenus dans le domaine des clients privés. En Allemagne, les grandes banques avaient jusque-là une part de marché si faible par rapport aux caisses d'épargne que la concurrence dans ce domaine ne valait vraiment pas la peine. Les banques publiques, banques régionales ou caisses d'épargne contrôlent près de 50% du marché! Au niveau international, ensuite, faire de la banque d'investissement requiert des coûts fixes si élevés que seuls les très gros ont leur chance. A cet égard, la fusion Deutsche-Dresdner Bank n'est certainement pas la fin de l'histoire. La nouvelle Deutsche Bank va chercher d'autres partenaires, en Europe et dans le monde. Les Japonais vont provoquer des rapprochements pour tenter de lui ravir la place de première banque mondiale. Bientôt, on ne pourra d'ailleurs plus parler de banque allemande ou de banque française, mais de banques globales.

Cette fusion n'est-elle pas plus défensive qu'offensive?

Non, cette fusion est offensive: on n'a pas attendu qu'un acheteur vienne pour réagir, comme cela pourrait bien arriver maintenant à la Commerzbank. Il est clair que l'Allemagne est encore sous le choc de l'attaque du Britannique Vodafone contre