Londres, envoyé spécial.
C'était une question de fuseaux horaires. Et de conférences de presse savamment orchestrées. La traînée s'est propagée du Japon, d'abord, en passant par l'Angleterre, avant que, vendredi en fin de journée, Bill Gates lui-même intervienne en grande pompe lors d'un important rassemblement de développeurs californiens. Des choses à annoncer? Pas vraiment. On appelle ça, dans la langue prosaïque de l'industrie informatique, du vaporware.
Des petits coups médiatiques un peu pschit-pschit, juste pour montrer qu'on occupe le terrain et qu'on marque l'adversaire à la culotte. Car les hommes de Microsoft ont caché dans leur dos un petit projet secret, la X-Box, nom de code pour une console de jeu vidéo qui, à les en croire et à voir les courtes démos présentées vendredi, ne sera pas la dernière à être fluide, ni à tailler des croupières à la concurrence.
Seulement voilà, alors que la Dreamcast de Sega taille déjà sa route, alors que la PS II de chez Sony vient de sortir (lire ci-dessous) et que la Dolphin de Nintendo s'apprête à être déposée sur un marché du jeu qui, bon an mal an, rapporte quelque 75 milliards de francs, la machine à jouer Microsoft n'est pas prête et ne sera en vente qu'à l'été 2001.
Il importe, dès lors, d'être vu ou entendu plus tôt. Hier donc, au sous-sol d'un hôtel pour gentil branché, on a d'abord levé un voile. Sur un X sculptural et allongé, censé symboliser la future console. Puis diffusé deux-trois extraits d'animations graphiques, dis