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Libération

Monte ta start-up et tire-toi.

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publié le 13 mars 2000 à 22h49

Depuis huit ans, il travaille bien au chaud dans un grand groupe.

Aujourd'hui, il en a «marre de voir les trains passer». A 35 ans, il va créer sa start-up (1) dans l'Internet. «Ma motivation profonde, avoue-t-il, c'est le goût du lucre. Je veux la créer par pur cynisme.» Il observe le petit monde des start-up en participant aux rencontres mensuelles First Tuesday réunissant à Paris entrepreneurs et financiers. Et se veut lucide devant ce microcosme économique. «Ces gens ont rarement été en contact avec la vraie vie professionnelle. Equilibrer les comptes en fin d'année, ça leur passe au-dessus de la tête. Leur univers mental n'intègre pas la notion de rentabilité et s'arrête à l'entrée en Bourse. Pour y parvenir, tout ce qui compte, c'est d'arnaquer les investisseurs. Pour participer au jeu, il faut être immoral.»

Appât du gain. «Les friconautes débarquent», titrait récemment le webzine l'Ornitho (2). On connaissait les entreprenautes, les entrepreneurs du Net. Il y a désormais les friconautes ­ créateurs, investisseurs ­, pour qui l'argent facile est la principale motivation. «C'est vrai qu'il y a des abus, admet Delphine Eyraud, l'une des organisatrices de First Tuesday. L'Internet, aujourd'hui, est un terreau idéal pour ceux qui sont animés par l'appât du gain. Mais ces comportements sont largement induits par les marchés financiers.» Les exemples de réussite boursière stratosphérique se multiplient en France: Artprice, Multimania, Bourse Direct, en attendant Self Trade