Les Européens croisent les doigts afin que leur candidat à la
direction générale du Fonds monétaire international (FMI) ne se casse pas une nouvelle fois la figure. Hier, à Bruxelles, les ministres des Finances se sont mis d'accord sur le nom de l'Allemand Horst Köhler, 57 ans, candidat de remplacement déniché par Gerhard Schröder après l'échec de l'actuel secrétaire d'Etat aux Finances, Caio Koch-Weser, refusé par les Américains. Cette fois, les risques sont plus limités: Köhler, ancien secrétaire d'Etat aux Finances d'Helmut Kohl, fut le négociateur du traité de Maastricht, en 1991, et il est l'un des pères de la monnaie unique. Il a aussi joué un rôle clé lors de l'unification monétaire interallemande. Ce démocrate-chrétien, européen convaincu, connu pour son franc-parler, a par la suite été nommé à la tête de la Fédération des Caisses d'épargne allemandes, avant de succéder à Jacques de Larosière à la présidence de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), en mai 1998. C'était le prix à payer par la France pour que l'Allemagne accepte que Trichet soit envoyé à la Banque centrale européenne dès 2002, avant la fin du mandat du Néerlandais Wim Duisenberg.
Si les Américains entérinent la nomination de Köhler, cela mettra fin à un feuilleton qui a débuté le 9 novembre avec la démission du Français Michel Camdessus de son poste de directeur général du FMI. Péniblement acceptée le 28 février par les Européens, la candidature de Caio Koch-Weser s'est