La Commission européenne a interdit, hier, le mariage entre le
suédois Volvo et son concurrent direct et compatriote, Scania. Ce groupe, dont la création a été annoncée en août 1999, aurait dû devenir le deuxième constructeur mondial de poids lourds, juste derrière DaimlerChrysler, et surtout le premier en Europe avec 30,8% des parts de marché. Mario Monti, le commissaire chargé de la Concurrence, a expliqué à Strasbourg, où la Commission s'est réunie en marge de la session du Parlement européen, que cette fusion aurait abouti à la constitution de position dominante sur le marché des poids lourds en Suède, Norvège, Finlande et Irlande, sur celui des autocars de tourisme en Finlande et au Royaume-Uni, sur celui des bus interurbains en Suède, au Danemark, en Norvège et en Finlande et, enfin, sur celui des autobus urbains en Suède, au Danemark, en Norvège, en Finlande et en Irlande" De fait, les parts de marché cumulées de Volvo-Scania auraient oscillé, selon les marchés, de 50% à 90%. Or, a expliqué le commissaire, pour apprécier la validité de cette fusion, il fallait s'assurer du maintien effectif de la concurrence sur chaque marché national et pas seulement européen du fait de l'importance du service après-vente, qui oblige les clients à s'approvisionner sur place.
Volvo a bien essayé de faire quelques concessions, mais Mario Monti les a jugées largement insuffisantes: «Compte tenu ["] du fait que Volvo n'a pas été en mesure de proposer des engagements suffisants pour les éli