Dieu merci, les tabloïds anglais n'ont pas encore repéré
l'information. Cela nous évite quelques rudes manchettes du type «Hop off you frogs!». Il faut dire qu'elle est bien cachée dans les replis statistiques d'Eurostat, l'office de l'Union européenne qui, à Luxembourg, mouline silencieusement les chiffres des quinze capitales. Il faut se rendre à l'évidence: la France n'est plus la quatrième puissance mondiale, mais la cinquième. Le produit intérieur brut (PIB, c'est-à-dire l'ensemble des richesses produites en une année) de la Grande-Bretagne a dépassé le sien en 1999: 1 348,240 milliards d'euros contre 1 346,582 milliards!
Tout cela tient à si peu de chose" En l'occurrence, une révision perfectionniste des statistiques. Il y a un mois encore, lorsqu'Eurostat avait publié les comptes des pays européens pour l'année 1999, la France affichait un PIB légèrement supérieur à celui d'Albion (1 348,764 milliards d'euros contre 1 348,240 milliards d'euros). Mais entre-temps, de part et d'autre de la Manche, quelques experts zélés ont affiné leurs calculs. Et lundi, certains économistes ont relevé l'incroyable nouvelle: la France a été détrônée de sa quatrième place, qu'elle occupait pourtant depuis des décennies. A Londres, certains s'attendent maintenant à ce que le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, qui doit s'exprimer sur son budget la semaine prochaine, se livre au petit jeu de qui-PIB-le-plus-loin.
Evidemment, tout cela n'a guère d'importance. Les Anglais sont les mieux p