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Les 35 heures ne donnent plus de boutons à Bibendum. Un numéro vert permet aux salariés de s'informer.

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publié le 15 mars 2000 à 22h52

«Les 35 heures suivent leur cours, mais l'entreprise ne doit pas

perdre pied.» Lors de la présentation des résultats, Edouard Michelin évacue rapidement le problème de la réduction du temps de travail. A Clermont pourtant, les syndicats ont l'impression que la direction du groupe a un peu assoupli sa position. «Pour se refaire une virginité, sans doute, sourit Jean Barrat, de la CFDT. Et puis ils sont obligés de négocier, il y a une loi.» Trois réunions ont eu lieu jusque-là entre les représentants syndicaux et le responsable patronal du comité central d'entreprise. Petit à petit, la CFDT sent une timide volonté de la direction d'avancer. Une attitude d'autant plus étonnante qu'en son temps, François Michelin, père d'Edouard, n'avait de cesse de dénigrer les 35 heures. «Dans une réunion, ils nous ont même laissés entendre que la RTT pourrait sauver des postes», raconte Jean Barrat. Un discours jamais repris depuis, malgré les questions des syndicats. «On veut bien négocier s'ils nous donnent le détail des suppressions de postes, des fermetures de sites, ou s'ils nous expliquent quelle tête aura le groupe dans cinq ans», poursuit le syndicaliste. Mais rien n'a filtré.

La direction pourtant accepte de faire entrer timidement les 35 heures dans l'usine. Les chefs d'équipe et d'atelier tiennent des réunions d'information avec les ouvriers. Sans parfois avoir compris qu'aujourd'hui, il n'est plus utile de cracher sur la loi Aubry pour se faire bien voir. «ça donne parfois des situa