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Libération

A Longbridge, on n'y croit plus. Les 9 000 employés de l'usine anglaise se sentent en sursis.

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publié le 17 mars 2000 à 23h34

Londres, intérim.

«Ils ne sont pas fous les Allemands. Ils gardent les 4 x 4 Land Rover, la nouvelle Mini, Austin Power, cinéma et tralala" Le reste, ils s'en moquent. Notre avenir de toutes façons, tout le monde s'en moque.» Dany McHugh ne cache pas sa lassitude et à 40 ans, ce père de deux enfants ne veut plus jouer le gentil britannique trop réservé pour contester. Travailler à Longbridge, près de Birmingham, la principale unité de production de Rover, a longtemps été une fierté. Plus maintenant. Comme les 9 000 employés de la plus grosse usine automobile britannique, il a appris avec soulagement que le site n'allait pas fermer ses portes, du moins pas tout de suite. «En sursis, voilà ce que nous sommes. Que va-t-il se passer dans 6 mois ou dans un an, quand Alchemy voudra changer de stratégie ou amasser très vite des bénéfices!»

Une opinion que partagent aussi les commerçant de Nortfield, une commune où résident des milliers d'employés de chez Rover. «Quand le vent souffle à Longbridge nous prenons froid», affirme Craig Sherrat, patron d'un magasin de bricolage.

Les syndicats britanniques ont fait savoir qu'ils étaient prêt à manifester devant les concessionnaires BMW, si les employés de Longbridge étaient «maltraités». Entendre licenciés. Les syndicats, eux, n'ont pas apprécié d'être exclus de la table des négociations lors de la réunion du Conseil de surveillance de BMW. Tony Woodley qui est le leader du syndicat TGWU «Transport and General Workers Union» a également émi