Chassez le monopole, il revient au galop. Après quelques années de
dérégulation du ciel français, voilà que le groupe Air France, très largement dominant dans l'Hexagone, s'apprête à faire une offre pour racheter Air Liberté, le deuxième transporteur français, contrôlé par British Airways. Après plusieurs semaines de rumeurs persistantes, le comité directeur d'Air France a approuvé mercredi «le principe d'une offre», afin de «prendre le contrôle de Participations aéronautiques, la maison mère d'Air Liberté contrôlée à 86% par British Airways». Swissair, qui possède déjà AOM et Air Littoral, pourrait également être sur les rangs, même si la compagnie suisse dément l'information.
Pertes. En grandes difficultés financières depuis deux ans il doit annoncer 2,5 milliards de francs de pertes, les premières de son histoire , le transporteur britannique cherche à se dégager d'Air Liberté, qui ne rapporte pas les profits attendus. Pour l'exercice 1999-2000, qui sera clos le 31 mars, British Airways devrait enregistrer une nouvelle perte de près de 300 millions de francs, pour 3,6 milliards de chiffre d'affaires. Une aubaine pour Air France, qui ne saurait résister au plaisir de défendre son pré carré franco-français et de reprendre à son concurrent britannique ce que celui-ci avait subtilisé au marché national. Dans un ciel européen ultraconvoité, la reprise d'Air Liberté par Air France prendrait les allures d'une reconquête, voire d'une revanche sur l'histoire. Car la compagnie fr