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Libération

BMW s'extirpe du bourbier Rover. Le bavarois cède le constructeur britannique à un fonds d'investissements.

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publié le 17 mars 2000 à 23h34

Berlin, de notre correspondante.

«Mieux vaut une fin épouvantable plutôt qu'une épouvante sans fin» dit un adage allemand mis en oeuvre, hier, par la direction de BMW. Après six années de pertes de plus en plus considérables, le groupe automobile allemand a annoncé qu'il se séparerait du britannique Rover acquis en 1994. Et l'issue lui coûtera encore très cher, a avoué le constructeur munichois. Pour convaincre le repreneur, le fonds britannique de capital-risque Alchemy Partners, spécialisé dans l'assainissement d'entreprises en péril, de se charger du fardeau, BMW versera 21 milliards de francs son «acheteur». A ce prix, BMW pourrait conserver les deux marques les plus profitables du groupe britannique, Land Rover et la Mini.

L'abandon de Rover a été salué par une remontée de l'action BMW. Tous les analystes allemands, se sont en effet montrés soulagé de voir le constructeur boucher enfin un trou qui a englouti depuis 1994 près de 16 milliards de mark: 2,1 milliards de mark de prix d'achat, 5,1 milliards de pertes additionnées depuis 1994 et 8,5 milliards d'investissements.

Des têtes tombent. Cette retraite, fêtée à la bourse de Francfort, n'en est pas moins le dénouement d'un énorme fiasco industriel: «une des plus grosses erreurs d'investissement de l'industrie allemande», tançait hier le grand quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et les têtes sont tombées. L'ancien président de BMW responsable de l'achat de Rover en 1994, Bernd Pischetsrieder, a déjà du p