Quelque part vers la Nouvelle Zélande, le navigateur Philippe Monnet
va-t-il être complètement coupé du monde, ce soir à minuit (lire encadré)? L'audacieuse Raphaëla le Gouvello, sur sa planche à voile au milieu de l'Atlantique, ou le hardi Jo Le Guen, qui traverse le Pacifique à la rame, vont-ils eux aussi devoir jeter à l'eau leur précieux combiné de téléphone? Pour eux, comme pour quelques milliers d'abonnés dispersés dans le monde, souvent dans des endroits difficiles, le suspense est total. Motorola actionnaire à 18% et initiateur du projet a annoncé que, si aucun investisseur se déclarait pour reprendre le système de téléphone par satellite Iridium, les communications seraient coupées vendredi à 23 heures 59, heure de Washington (samedi à 5 h 59, à Paris), après la dernière audience au tribunal des faillites.
Ce serait alors la fin d'Iridium et de ses 66 satellites. Un investissement gigantesque (5 milliards de dollars) partirait en fumée, littéralement. Car les satellites de 664 kg seraient détruits au cours des mois à venir: ils seraient «désorbités», c'est-à-dire propulsés vers l'atmosphère, à l'entrée de laquelle ils s'enflammeraient. Une chute de 781 kilomètres au dessus de l'océan pacifique" En faillite depuis août. Bluff ou menace réelle? «Aucun commentaire, nous les réservons pour l'audition du tribunal de vendredi», nous déclarait hier Andrew Balfour, le directeur de la communication d'Iridium. La société, en faillite depuis le mois d'août, tente depuis, jus