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Libération

Monnet coupé du monde sans fil?

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publié le 17 mars 2000 à 23h35

«En mer, on est obligé de s'adapter aux problèmes. ça en fera juste

un supplémentaire.» Demain, à six heures, le téléphone de Philippe Monnet risque d'être coupé. Il sera à quelques centaines de miles des côtes néo-zélandaises. Seul sur son voilier, à bord duquel il tente de battre le record du tour du monde «à l'envers» (d'ouest en est, contre les vents et les courants dominants). Et vraiment seul au monde, auquel ne le reliait jusqu'alors qu'un téléphone satellitaire Iridium. L'unique moyen de communication «passant» dans ces régions des quarantièmes rugissants. «Il ne pourra pas nous prévenir en cas d'avarie ou de problèmes de santé», déplorait-on, hier, à son PC course. «Cela m'évitera de parler», relativisait le navigateur. Désormais, on devra se contenter de suivre sa progression grâce aux relevés de sa balise Argos. Déjà privé d'informatique et de fichiers météo depuis son passage du Cap Horn, Monnet ne pourra plus communiquer avec son routeur, Pierre Lasnier, qui lui transmettait quotidiennement des infos sur la météo épouvantable du grand sud. Le skipper a rencontré ces dernières semaines des conditions de mer apocalyptiques. «Et si nous n'avions pas eu Iridium, je ne sais pas où l'on serait aujourd'hui», dit Lasnier, qui prévoit une tempête pour le 19 mars. Vers le 24, Philippe Monnet, grâce à un autre standard de téléphone, devrait pouvoir reprendre contact avec le monde. Avant d'attaquer à nouveau privé de moyens de communication la traversée de l'océan Indien. I