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Libération

Le sort d'Electricité Services Gironde suspendu à EDF. Le distributeur indépendant a été ruiné par la tempête.

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publié le 21 mars 2000 à 23h09

Bordeaux, de notre correspondante.

Il a suffi de quatre heures de vent pour sceller son destin. L'ouragan a détruit 700 de ses 900 km de ses lignes électriques" et son indépendance. Electricité Services Gironde (ESG) était un des rares réseaux de distribution non nationalisés de France, une société d'économie mixte (SEM) qui desservait 223 communes du Sud-Ouest. Avec l'ardoise (500 millions de francs) que lui a laissée la tempête, son destin et celui de ses 350 employés est désormais suspendu au bon vouloir d'EDF. Lourde facture. La compagnie nationale est en effet son premier créancier. Pendant la tempête, ESG n'a pu faire face seule à l'ampleur des dégâts: 98% de ses 113 000 clients étaient plongés dans le noir, il fallait agir très vite. Il a fallu appeler EDF à la rescousse, utiliser ses hommes et ses moyens techniques, groupes électrogènes, câbles, poteaux. La facture est lourde: 150 millions de francs, exigibles fin mars. Si EDF ne transige pas, c'est le dépôt de bilan assuré. Fort de cette certitude, Yves Lecaudey, le président de la SEM, a jeté tout son poids politique dans la bataille. Le vice-président du conseil général et maire de Sainte-Hélène, une petite commune du Médoc, se bat pour trouver une solution «négociée», pour éviter la faillite. Sa stratégie: rappeler qu'en cas de cessation de paiement, les autres créanciers de la SEM en seraient pour leurs frais. Son but: obtenir un délai de paiement, en attendant qu'EDF absorbe la SEM.

Car, quoi qu'il arrive, EDF