Bruxelles (UE), de notre correspondant.
L'Erika, plus jamais: trois mois après le naufrage du pétrolier affrété par Total-Fina, le 12 décembre 1999 au large des côtes bretonnes, la Commission européenne a adopté, hier, un paquet de mesures visant à renforcer la lutte contre les épaves flottantes. Il était difficile d'aller plus vite. A présent, les quinze gouvernements vont devoir les adopter (à la majorité qualifiée) d'ici à la fin de l'année. Dès le 28 mars, date du prochain Conseil des ministres des Transports, on verra s'ils sont prêts à prendre à rebrousse-poil les intérêts des groupes pétroliers, des armateurs ou des ports. A la Commission, c'est la vice-présidente espagnole Loyola de Palacio, qui est chargée des transports et de l'énergie. Quel dispositif avez-vous imaginé?
«Nous voulons renforcer le contrôle des navires effectué par les autorités portuaires en le ciblant sur les navires à risque, en particulier les pétroliers. Ensuite, le contrôle des sociétés de classification auxquelles les Etats membres délèguent la vérification des navires doit être plus étroit. L'idée est que la Commission puisse suspendre ou retirer l'agrément des sociétés négligentes. Enfin, nous voulons interdire les ports européens à tous les pétroliers à «simple coque», du type Erika, comme l'ont déjà décidé les Etats-Unis. Seront visés tous les navires de plus de 600 tonnes, avec une application progressive entre 2005 et 2015. A partir de cette date, tous les pétroliers devront être munis d