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Libération

Chez Total, le dividende ne sent pas le fioul. Les actionnaires ne veulent pas payer pour l'«Erika».

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publié le 23 mars 2000 à 23h20

C'est du miel qui a coulé hier sur les «meurtrissures» de Thierry

Desmarest. Réunis au Carrousel du Louvre pour la première assemblée générale du nouvel ensemble Total Fina Elf, les petits actionnaires du groupe pétrolier (qui n'avaient pas droit à plus de deux minutes de temps de parole chacun) n'ont eu de cesse de vilipender l'Etat, lui faisant porter la responsabilité de la catastrophe de l'Erika, râlant contre le prix «exorbitant» que l'entreprise risque de devoir payer pour réparer les dégâts causés par la marée noire. Ces 700 millions ne sont même pas provisionnés, preuve que le groupe espère réduire, au final, la facture. «Le Fipol pourrait, s'il reste de l'argent, nous rembourser une partie des dépenses de pompage de l'Erika. Mais nous ne demanderons rien qui ne puisse peser sur les imdemnisations», explique Desmarest. Les actionnaires trouvent déjà cela trop cher. «Le Préfet maritime" nul, le port de Saint-Nazaire" nul, le gouvernement" nul. C'est un ramassis de nuls que nous engraissons avec nos impôts et qui ne sont même pas capables d'assumer, c'est pas les politiques qui font la politique, c'est l'administration qui gouverne et les politiques qui se déculottent! (") S'il est vrai que Total a une responsabilité morale, c'est aussi le seul boycottable et le seul solvable!», s'est enflammé un petit porteur. Hurlements d'enthousiasme dans la salle: «Ouais!"» Petit toussotement à la tribune; Desmarest, un discret sourire aux lèvres: «Heu!" Je crois qu'il serait bon