Pas de place pour les salariés actionnaires dans le nouveau conseil
d'administration de Total Fina Elf. Pour le moment en tout cas. Pendant l'AG, les intéressés sont montés au créneau. Inondant de questions Thierry Desmarest, proposant sans cesse des amendements. Les associations d'actionnaires salariés d'Elf sont les plus virulentes. Depuis des mois, l'Avas (Association volontaire des actionnaires salariés) et l'Adais, les deux principales, réclament un siège en conseil d'administration, expliquant que la direction ne peut ignorer les salariés qui possèdent plus de 5% du capital d'Elf. Avoir été absorbé par Total Fina le 13 septembre ne calme pas leur ardeur. C'est cette fois au nom des principes de corporate governance qu'ils veulent un strapontin. Menaçant même Thierry Desmarest d'un éventuel boycottage des titres du nouveau groupe par les fonds de pension anglais et américains. «Ils sont très sensibles à la façon dont vous traitez vos actionnaires», lance Jean-Aymon Massie, le président de l'Avas.
Le président de Total ne semble pourtant pas prêt à céder à la menace et à ouvrir immédiatement le conseil aux salariés: «Je suis partisan d'une ouverture. Mais, à l'horizon 2001, il faut traiter une chose après l'autre.» Pas sûr néanmoins que les salariés actionnaires se contentent de ces paroles, car, dans le même temps, Desmarest annonce son intention de ramener le nombre d'administrateurs de 24 à 15. Dans ce cadre, l'arrivée dans le conseil de Total Fina Elf de 10 administrat