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Libération

110 «brêles» en grève contre le harcèlement moral. Le directeur poursuit cinq grévistes pour entrave au travail.

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publié le 24 mars 2000 à 23h19

Maxeville, envoyé spécial.

L'histoire officielle (la grève) commence le 9 mars, mais ne serait en fait que le prolongement d'une situation qui avait trop duré. Du moins selon les grévistes regroupés devant les deux entrées de l'entreprise Eclatec, spécialiste du luminaire public, installée à Maxeville, dans la banlieue de Nancy, qui dénoncent une situation de harcèlement moral et d'agressions verbales caractérisées. Car il est difficile d'avoir la version de Daniel Serra, le directeur. Mercredi, ce dernier était en Angleterre, convoqué par le groupe financier Emess qui a racheté la société il y a plus de dix ans. Et, hier, le patron était de retour pour préparer un CE extraordinaire. Mais, dans les deux cas, impossible de le joindre. «De toute façon, il ne vous prendra pas au téléphone», prévenait Philippe Denis, le chargé de communication d'Eclatec. Qui parlait «de choses regrettables, de manipulation syndicale, de salariés qui reprenaient le boulot ce matin».

L'affaire débute il y a une quinzaine de jours par la mise à pied d'un chef d'équipe. Une histoire de bon de commande pas encore honoré. Dans cette structure où travaillent près de 110 personnes, l'atelier se met en grève, suivi par les bureaux. «Le détonateur d'une situation critique», reconnaît un membre (gréviste) de l'encadrement, qui préfère garder l'anonymat. Le patron est accusé de harcèlement moral et d'agressions verbales caractérisées. Entre les bois qui flambent pour le barbecue et les banderoles, on parle «d