«L'Anglais à Charles de Gaulle: Non!» Le slogan barre la une du
bulletin hebdomadaire d'Alter (ancien SNPL d'Air Inter), syndicat qui dit représenter 15% des pilotes d'Air France. «Nous continuerons à parler français», clame-t-on comme un défi dans les locaux du Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf), autre organisme minoritaire.
A l'origine de ces protestations francophiles: une décision de la direction d'Air France d'imposer l'anglais comme unique langue de communication entre les pilotes et les aiguilleurs du ciel de Roissy-Charles-de-Gaulle (1). «Il est temps de mettre Roissy au même niveau que les autres grandes plates-formes aériennes internationales, où toutes les communications de contrôle se font en anglais», explique Bertrand de Courville, responsable sécurité d'Air France.
Chauvinisme. D'après les syndicats, plusieurs compagnies étrangères se seraient plaintes d'un certain chauvinisme des pilotes et contrôleurs français. «Lorsqu'on approche les aéroports d'Amsterdam, Copenhague, Oslo ou Francfort, tout le monde parle anglais», explique Bertrand de Courville. «Il n'y a pas de raison que Roissy fasse exception.» Le passage au tout anglais devrait aussi améliorer les conditions de sécurité. «A Roissy, les avions atterrissent sur des pistes courtes situées à l'extérieur de l'aéroport, et croisent ensuite la piste centrale pour rejoindre l'aérogare», explique Etienne Lichtenberger, secrétaire général du Syndicat des pilotes de l'aviation civile (Spac), qui ne s'oppose p