A défaut d'une nouvelle molécule, Aventis va donner le jour à un
nouveau modèle social européen. L'entreprise née l'an dernier de la fusion de l'allemand Hoechst-Marion-Roussel et du français Rhône- Poulenc-Rorer va très officiellement admettre des syndicalistes dans son conseil de surveillance. Selon un accord signé aujourd'hui par au moins un syndicat français, la CFDT (la CGT devrait donner un avis favorable, FO est contre), et le puissant syndicat allemand IG BFC, quatre syndicalistes siégeront aux côtés de dix représentants des actionnaires. Une copie édulcorée du modèle allemand de «coresponsabilité» (ou cogestion), mais une première en France (1) et peut-être une préfiguration d'une société de droit européen que l'Union a bien du mal à mettre au jour.
Depuis l'annonce de la fusion des deux groupes en décembre 1998, le problème de la représentation des «intérêts des salariés dans les instances dirigeantes» était au coeur des négociations entre partenaires sociaux. La société Hoechst pratiquait la cogestion, concrétisée par la présence, à parité avec les employeurs, de syndicalistes au conseil de surveillance, chargé de nommer le directoire (exécutif) et de le chapeauter. De son statut d'ex-nationalisé, Rhône-Poulenc conservait, lui, trois administrateurs salariés élus. Avec la fusion, les deux patrons, Jean-René Fourtou et Jürgen Dormann, avaient l'occasion de se débarrasser des uns et des autres.
Symbole. La décision, symboliquement européenne, de placer le siège à Stra