Menu
Libération

Crise de foi du cacao africain. Les producteurs s'alarment de la nouvelle directive européenne sur la fabrication du chocolat.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 mars 2000 à 23h16

Strasbourg, de notre correspondante.

Les agriculteurs africains sont consternés. En adoptant, le 15 mars, une directive autorisant jusqu'à 5% de matières grasses végétales (MGV) dans la fabrication du chocolat, le Parlement européen a semé l'inquiétude auprès des dizaines de milliers de producteurs de cacao d'Afrique, petits ou gros. Les représentants des syndicats agricoles de neuf pays africains sont venus l'expliquer, à l'invitation de l'Afdi (Agriculteurs français et développement international), au congrès national de la FNSEA, qui se tenait la semaine dernière à Strasbourg.

Exode rural. Selon le groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), cette nouvelle disposition européenne entraînera une perte sèche de 3 milliards de francs pour tous les pays du continent, et de 200 millions de francs pour la seule Côte-d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao (40% de la production). «On estime la baisse de la demande du produit et la chute des cours du cacao à environ 20% dès la première année», assure Désiré Porquet, dirigeant de l'Association nationale des organisations professionnelles de Côte-d'Ivoire (Anpoci).

Le nombre d'exploitants globalement concernés est difficile à chiffrer: «En Guinée, il s'agit de plusieurs milliers de producteurs indépendants et isolés», explique Moussa Para Diallo, président de la Fédération des paysans du Fouta-Djallon de Guinée-Conakry. «Et généralement, un chef de famille fait vivre une vingtaine de personnes», poursuit Désiré Porquet qui prédit