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Libération

En Colombie, le café était trop arrosé. Victime des pluies et de la guerre, le pays va devoir importer des grains.

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par Jacques THOMET
publié le 27 mars 2000 à 23h16

Le café de Colombie, symbole de réussite et de fierté du pays malgré

trente-six ans de guerre civile, est tombé dans le rouge pour la première fois depuis cent cinquante ans avec l'annonce, samedi, de l'importation de grains en 2001 pour la consommation intérieure. «Ce problème n'a rien de conjoncturel», a déclaré Jorge Cardenas, patron de la Fédération nationale du café (Fedecafé), au quotidien libéral El Tiempo, sans préciser le montant des importations prévues l'an prochain. Ce chiffre pourrait atteindre 1 million de sacs, selon des études antérieures. La Colombie, deuxième productrice et exportatrice mondiale de café derrière le Brésil ­ les deux pays comptent pour 42% de la production mondiale ­, vient de connaître, en 1999, la plus faible récolte des vingt dernières années, avec 9,1 millions de sacs de 60 kg, en raison notamment d'une pluviosité excessive.

Début de la fin. Les prévisions pour cette année (de septembre 1999 à septembre 2000) se situent entre 8,7 et 9 millions de sacs, avec une réserve de 2,2 millions de sacs, soit le montant le plus faible depuis 1976. Cette importation de café, une première dans l'histoire du pays, constitue «le début de la fin pour une industrie vieille de cent cinquante ans», a déclaré Jorge Robledo, coordonnateur de l'Union nationale des caféiculteurs (UNC) au même quotidien. «Nous allons remplacer le travail national par celui de l'étranger, avec la circonstance aggravante qu'il s'agit d'un produit symbole de la Colombie dans le mond