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Libération

Les «rover» brisés de Longbridge. Les ouvriers vivent la décision de BMW de vendre leur usine automobile comme une trahison. Et se préparent déjà au pire.

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publié le 27 mars 2000 à 23h17

Longbridge (Royaume-Uni), envoyée spéciale.

Il aimerait bien y croire. Mais cette fois, son avenir chez Rover, dans l'usine de Longbridge (10 000 salariés), au sud de Birmingham, lui paraît bel et bien compromis. Jessi Beard a l'impression d'être en sursis. Comme ses autres camarades, cet ouvrier n'a pas confiance dans la capacité des repreneurs à développer la marque Rover, dont BMW a souhaité se défaire. Les milliers de licenciements que l'acheteur, John Moulton, le patron d'Alchemy Partners, société britannique de capital-risque, a programmés le confortent dans le sentiment qu'il doit prendre les devants. «Cela va prendre six mois, un an, peut-être deux, mais Longbridge va être démonté, c'est sûr», lance-t-il, désabusé. Et il n'est pas le seul. «La question que tout le monde se pose aujourd'hui, c'est de savoir s'il faut accepter la prime de départ maintenant et s'assurer un petit pactole ou attendre et finir licencié avec une indemnité misérable», ajoute Jessi Beard.

50 000 personnes touchées. Quoi qu'il en soit, les «Rover» ne laisseront pas BMW s'en tirer comme cela. Si la CGT française voit dans l'événement certaines similitudes avec Renault-Vilvorde, c'est que le dossier lui ressemble à bien des égards. A l'image de Jo Clark, représentant syndical du TGWU (Transport General Worker Union), les militants syndicaux sont tous mobilisés pour préparer la riposte. Une manifestation contre le constructeur allemand a été programmée le 1er avril à Birmingham. Ses organisateurs