DaimlerChrysler était germano-américain. Il est désormais un peu
japonais. Hier matin, le groupe dirigé par Jürgen Schremp a annoncé l'acquisition de la minorité de blocage du capital de Mitsubishi. Pour 2,1 milliards de dollars (13 milliards de francs), DaimlerChrysler achète 34% du capital du quatrième constructeur nippon, et contrôlera de facto sa division auto. Il devrait créer des plates-formes communes, notamment pour une «Smart quatre places». En plus, Mitsubishi apporte une technologie de pointe: le moteur à essence à injection directe. Pour parfaire l'opération, le groupe devra aussi acheter Nedcar, l'usine néerlandaise commune Volvo-Mitsubishi. DaimlerChrysler peut désormais revendiquer la place de troisième constructeur mondial, derrière General Motors et Ford. Il est aussi présent sur les trois grands marchés mondiaux de l'automobile: Amérique du Nord, Europe et Japon. Il est aussi très bien placé en Asie du Sud-Est. Dans le poids lourd, Mitsubishi demeurera l'allier de Volvo. Un couple qui devra contrebalancer l'alliance Scania-Volkswagen, également annoncée hier matin.
Tokyo, de notre correspondante.
Les revers de fortune sont rapides dans l'automobile. Après la «menace japonaise» des années quatre-vingt, les années quatre-vingt-dix devaient être celles du «péril coréen». La crise, souvent aggravée par la mauvaise gestion, est passée par là. Et les Occidentaux font leurs courses dans le supermarché des constructeurs asiatiques. Ford avait été précurseur avec Mazda