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Libération
Interview

Hans Welteke, président de la Bundesbank, sur l'euro et les Allemands. «Notre problème est psychologique».

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publié le 29 mars 2000 à 23h14

Francfort-sur-le-Main, envoyée spéciale.

L'immense barre de béton qui abrite la Bundesbank est toujours aussi imposante, mais elle s'est vidée de son pouvoir avec le lancement de l'euro, le 1er janvier 1999. C'est désormais dans une autre tour de Francfort, celle de la Banque centrale européenne (BCE), que les taux d'intérêt européens sont fixés. Dépossédée de sa puissance, la jadis si redoutée «Buba» doit aujourd'hui se battre pour conserver d'autres de ses attributions, comme la gestion de la dette publique, que le gouvernement allemand envisage de confier à une agence indépendante, pour réduire son coût. Encore forte de près de 16 000 salariés, la Bundesbank reconnaît elle-même la nécessité d'alléger ses structures. Mais son conseil central, divisé entre membres du directoire et présidents de ses 9 banques régionales, n'a pas réussi à s'entendre entre deux modèles: l'un centralisateur réduisant les banques régionales à de simples directions, l'autre ramenant leur nombre de 9 à 7. Président de la Bundesbank depuis septembre dernier, Hans Welteke doit affronter les attaques croisées des Länder et du gouvernement. L'euro a chuté. Les Allemands, à qui un euro aussi fort que le Mark avait été promis, n'ont-ils pas des raisons de se sentir floués?

Ce qui a été promis aux Allemands, c'est un euro aussi stable que le Mark. Et l'euro est stable! Ce qu'on observe actuellement, c'est moins la faiblesse de l'euro, que la force du dollar, qui provient essentiellement de la croissance p