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Libération

Seillière fait son «coming out» salarial. Le patron des patrons annonce 3,1 millions de francs de gains annuels après impôts.

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publié le 30 mars 2000 à 23h12

Il l'avait promis. Il s'est exécuté. Hier, Ernest-Antoine Seillière

a fait son «coming out» salarial. Le président du Medef qui est aussi et surtout le PDG des holdings CGIP (Compagnie générale d'industrie et de participations) et Marine Wendel affiche une rémunération annuelle après impôts de 3,168 millions de francs, auxquels il convient d'ajouter les plus-values latentes de ses 165 000 stocks-options évaluées à 11,3 millions de francs.

«Ces montants correspondent aux salaires, avantages en nature et rémunérations d'administrateur pour mes fonctions à la CGIP et à Marine Wendel», a-t-il expliqué. «Il me semble que je dois ces informations à mes actionnaires qui me rémunèrent pour le travail que je fais. Cet exercice, je ne le fais pas par exhibitionnisme national. Je livre ces chiffres au titre de la transparence, sans la moindre réticence, ni le moindre complexe.»

Anglo-saxons. Armé de la décontraction aristocrate qu'on lui connaît, Ernest-Antoine Seillière espère ainsi libérer la parole des patrons français, historiquement mutiques sur leurs rémunérations. Honte, gêne, révélation d'un système d'attribution d'options discrétionnaire? Les dirigeants français ne sont pas à l'aise avec l'argent qu'ils gagnent. Cependant, les fonds de pension anglo-saxons qui figurent pour près de 40% au capital des entreprises cotées s'agacent de ne pas avoir accès à ce type d'informations. Combien coûtent les présidents et dirigeants des entreprises françaises dans lesquelles ils investissent