«If it's not funny, why do it?» Si ce n'est pas drôle, pourquoi le
faire? Bonne question, reprise en boucle par ses créateurs depuis la naissance de la société américaine Ben and Jerry. Et réponse aléatoire. Le fabricant de glace, qui a fait recette sur la qualité des produits naturels et son image d'entreprise citoyenne, a apparemment trouvé drôle de laisser entrer dans ses locaux du Vermont là où tout a commencé le géant anglo-néerlandais Unilever. Derrière cette manoeuvre, il doit donc probablement y avoir des raisons de s'esclaffer.
C'est, sans rire, à South Bourlington, au nord-est des Etats-Unis, qu'en 1978 l'ancien jeune Ben (Cohen) et son comparse Jerry (Greenfield) lancent ce qui va devenir la «marque à la vache». Les deux sont amis d'enfance et anciens hippies. Ayant pris des cours de glaciers par correspondance, ils installent leur premier bar laitier dans une station-service avec un capital de 12 000 dollars. Ils bâtissent progressivement la réputation de leur petite entreprise sur la qualité de ses produits naturels et ses trente-neuf parfums, comme sur son activisme d'entreprise citoyenne, prônant notamment la protection de l'environnement. Ce qui, à l'époque, est furieusement tendance.
Réussite économique. Car, sans mentir, le succès se répandra aussi vite qu'une crème glacée qui fond au soleil. En 1988, Ronald Reagan fait même un peu de «lèche-glace» et nomme les deux compères «Small business persons of the year» (petits entrepreneurs de l'année). Aujourd'h