A 56 ans, Charles de Croisset préside le CCF depuis 1993. Mais cela
fait vingt ans qu'il y travaille, mis à part une interruption d'un an entre 1987 et 1988. Ami de longue date d'Edouard Balladur, cet énarque a occupé la position de directeur de cabinet au ministère de l'Economie. «C'est un libéral mais pas un ultra», résume Luc Jouvenot, délégué du Syndicat national de la banque et du crédit (SNB). «La négociation sur les 35 heures s'est plutôt mieux déroulée qu'ailleurs.»
Sous sa houlette, le CCF s'est imposé comme une banque de taille moyenne mais très rentable. Le bénéfice de la banque, à la clientèle «bourgeoise et patrimoniale» , n'a pas arrêté de progresser depuis seize ans. Et l'établissement a affiché en 1999 une rentabilité des fonds propres de 15%. Plusieurs acquisitions ont été réalisées ces dernières années: la Société marseillaise du crédit en 1998 et la banque d'affaires britannique Charterhouse en 1999.
«Charles de Croisset aime bien donner de lui l'image d'un dilettante. Le matin, c'est pourtant le premier arrivé», note un cadre. Disposant d'un fort coefficient de sympathie dans l'établissement, le président du CCF a réussi à maintenir ses équipes soudées lors des péripéties qu'a connu la banque. Le jeu de go auquel se sont livrés le belge KBC et le néerlandais ING pendant un an a été très mal vécu.
Certains cadres voyaient même d'un bon oeil l'offre d'ING et poussaient à une résolution rapide. L'arrivée d'HSBC devrait cependant mettre tout le monde d'accord. L