L'Assemblée générale du Groupe André qui s'ouvre ce matin à Paris
sera placée sous haute surveillance: un administrateur judiciaire désigné par le tribunal de commerce de Paris dirigera la réunion annuelle des actionnaires de l'entreprise, afin d'éviter que celle-ci ne se transforme en foire d'empoigne pathétique. D'un côté, une direction franchement vieillissante et hors du coup, de l'autre, des assaillants anglo-saxons devenus actionnaires majoritaires au tour de table et déterminés à prendre le pouvoir (1). Un choc culturel et générationnel. Bagarres. Aujourd'hui donc, Jean-Claude Sarazin, 63 ans, l'actuel président du directoire d'André et Jean-Louis Descours, 83 ans, l'actionnaire historique et désormais minoritaire, ont la quasi-certitude que rien ne sera plus jamais comme avant. Face aux très jeunes dirigeants du fonds d'investissement Atticus dont le président Nathaniel de Rothschild n'a que 29 ans et à l'agressivité affichée de Guy Wyser-Pratte, Descours et Sarazin ne feront même pas front commun ce matin. Après des semaines de bagarre boursière, Jean-Claude Sarazin a en effet décidé de prendre ses distances à l'égard de son actionnaire et ami, Jean-Louis Descours, dont il pense que les intérêts personnels ne sont plus ceux du Groupe André. «Je souhaite éviter une bataille sanglante entre actionnaires, déclare-t-il. L'entreprise et ses salariés n'ont rien à y gagner. C'est pourquoi j'ai encouragé Jean-Louis Descours à rencontrer les représentants d'Atticus, afin