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Libération

La Silicon Valley enfonce Bill Gates. Ses concurrents veulent le démantèlement de Microsoft.

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publié le 5 avril 2000 à 23h41

New York, de notre correspondant.

La Silicon Valley est sans pitié. Au lendemain du verdict sévère du juge Thomas Penfield Jackson affirmant que Microsoft avait «adopté une attitude de prédateur» pour violer les législations antitrust américaines, la plupart des concurrents de Bill Gates ont appelé à de «fortes sanctions» contre la compagnie. Pour les ténors de la nouvelle économie, il n'y a désormais aucun doute: l'établissement d'un simple «code de conduite» à l'encontre de Microsoft ne suffira pas. Tous se prononcent pour de «réels changements structuraux», qui doivent aboutir au démantèlement de l'entreprise.

«Pour moi, l'éclatement est la meilleure solution», a ainsi assuré James Barksdale, l'ancien dirigeant de Netscape, le logiciel de navigation sur l'Internet qui a souffert du lien établi par Microsoft entre Windows et le navigateur Explorer. «Bill Gates n'appliquera jamais les autres remèdes que le juge pourra décider et personne ne pourra le faire céder.» Pour nombre de ceux qui ont souffert des pratiques commerciales agressives de Microsoft, le verdict sonne comme une douce revanche. Scott MCNealy, le président de Sun Microsystems, principal concurrent de Microsoft, n'a en outre pas caché qu'il mène une véritable «campagne» pour le démantèlement du géant. «Mettez-vous à ma place, a-t-il déclaré, à chaque fois que nous signons un accord commercial, ils arrivent derrière nous et investissent dans la nouvelle opération pour essayer de tout dominer. L'argent est tout