«Bons baisers de l'Amérique», a lancé hier le financier américain
Guy Wyser-Pratte aux dirigeants démissionnaires du groupe André, en guise de cri de victoire vengeur il est un ancien du corps des Marines lancé à une direction en pleine déconfiture. Jean-Louis Descours, «ex-golden papy», patron historique d'André, âgé de 84 ans, se souviendra de cette assemblée générale funeste où il lui aura fallu accepter en séance la prise de contrôle de son groupe par deux nouveaux actionnaires NR Atticus et Wyser-Pratte ainsi que la révocation du conseil de surveillance dans sa totalité. En quelques heures, Descours a cédé sa place de président du conseil de surveillance à Nathaniel Rothschild, le très jeune PDG d'Atticus âgé de 29 ans. Avec environ 22% du capital (1), il sauve trois sièges au conseil: un qu'il occupera, le deuxième pour son petit-fils Jean-Christopher Descours et le troisième pour Jacques Calvet, ancien PDG de PSA, déjà présent au conseil. «Je suis du côté de l'entreprise», expliquait hier ce familier des conseils d'administration.
Modernes contre anciens. A vu de nez, cela ressemblait à une victoire des modernes sur les anciens, une sorte de leçon emblématique à l'anglo-saxonne, donnée in vivo aux tenants français d'un capitalisme dépassé. La bande de Jean-Louis Descours et Jean-Claude Sarazin, le président du directoire d'André, renversée par de jeunes loups très «british style» aux dents aiguisées: assaillis par les photographes et les caméras, Nathaniel Roths