C'est un fiasco complet: la Dresdner et la Deutsche Bank ne
fusionnent plus et ne constitueront pas la première banque mondiale spécialisée dans l'investissement. La Dresdner a annoncé hier qu'elle rompait «avec effet immédiat» les négociations et a accusé sa consoeur allemande de la responsabilité de cet échec.
En cause, le sort de la Dresdner Kleinwort Benson (DKB), la banque d'affaires et d'investissement londonienne filiale de la Dresdner, et de ses 7 500 salariés. L'accord passé entre les deux banques prévoyait d'intégrer les activités d'investissement des deux groupes. Rolf Breuer, le président de la Deutsche, l'avait même présenté comme un «joyau». Mais, «au lieu de cela, Deutsche Bank a réclamé que Dresdner Kleinwort Benson soit vendu pour tout ou partie», accuse la Dresdner.
En fait, plusieurs solutions avaient été envisagées concernant le devenir de DKB. Mais toutes reposaient sur un même problème: la Dresdner avait racheté l'établissement londonien en 1995 pour concurrencer la Deutsche Bank. Du coup, la fusion des deux établissements devait se terminer par un bain de sang social. Selon le Financial Times, la Deutsche aurait accepté d'intégrer DKB dans sa propre division de banque d'investissement, mais en licenciant 90% du personnel. «Invoquer le sort de Kleinwort Benson pour annuler le deal n'est qu'un prétexte, avance un cadre de la DKB à Londres. Certes, le problème existait, dès le départ, mais on aurait pu y penser avant. En fait, DKB n'a fait que cristalliser